Tout comme les engins blindés eux-mêmes, la tenue portée par les personnels affectés à ces véhicules évoluent avec son temps. Ce n'est qu'à partir de la seconde guerre mondiale que la combinaison telle qu'on la connait va équiper les personnels de l'armée blindée française.

Les combinaisons américaines vont dans un premier temps remplacer les vestons en cuir et surpantalon en toile épaisse qui équipaient jusqu'alors les équipages français.

Ci-contre la différence entre la teinte OD3 en bas et l'OD7 en haut.

A l'aube des années 1950, dans la lignée de la modernisation des uniformes et équipements au sein de l'armée française, la combinaison spécifiquement destinée aux personnels des unités blindées va être développée. Tout naturellement les combinaisons US et britanniques vont servir de base de travail.

Confectionnée en croisé de coton hydrofugé kaki foncé, cette nouvelle combinaison de conception française est décrite dans la notice 28-10 de mai 1951.

Sur la poitrine, 2 poches en biais munies d'un rabat boutonné. De chaque coté des hanches une fente permet l'accès aux poches du pantalon, la combinaison pouvant être enfilée par dessus la tenue de combat standard.

Au niveau des mollets, sur chaque jambe, une poche munie d'un rabat permet un usage pratique dans la position assise (pour les conducteurs d'engin donc). 

La fermeture se fait sur l'avant par une longue fente allant de l'entre jambe au col et fermant par 4 boutons cachés sous le rabat.

Ci-dessous un exemplaire de combinaison modèle 1951 portée par un lieutenant du 2ème Régiment de Dragons.

De conception sensiblement similaire au modèle précédent, ce nouveau modèle est décrit dans la notice 28-10 de décembre 1954.

Toujours confectionnée dans un croisé de coton hydrofugé kaki foncé, les changements se situent au niveau des poches de poitrine et de la fermeture de la combinaison. Pour faciliter son utilisation, les boutons de type « équipements militaires » sont remplacés par une fermeture éclaire.

Les deux effets seront concurremment utilisés jusqu’à l’adoption d’un nouveau modèle dans les années 1970, et même encore après.

Faite d'une veste cousue à un pantalon, cette "nouvelle" combinaison n'est décrite dans aucune notice. La mise au jour d'un exemplaire soigneusement tamponné par un maître-tailleur de la caserne Molitor à Nancy a permis de lever les doutes sur l'origine militaire et non civile de ce type de montage. 

Soigneusement cousus ensemble, la veste et le pantalon ne sont pas forcément cohérents au niveau des modèles utilisés. En effet tout type de veste modèle 47 (47/52) peut-être utilisé, tout comme pour le pantalon (47, 47/50, 47/52, 47/59). L'exemple présenté ci-contre en est la preuve puisque l'on retrouve une veste TTA couplée à un pantalon TAP.

Difficile d'être catégorique quant à la période d'utilisation, néanmoins vu que l'initiative semble viser à écouler les stocks d'effets de collection ancienne, on peut situer l'utilisation aux années 1960/1980.

Cette combinaison "pas chère" n'était certainement pas uniquement (voir pas du tout?) prévue pour les personnels des engins blindés, mais bel et bien distribuée à l'ensemble des personnels nécessitants une tenue à tout faire.

C'est chose faite avec la nouvelle combinaison pour équipage d’engins blindés

décrite dans la notice technique de mai 1972. Confectionnée en satin thermostable 250 hydrofugé vert OTAN, elle se porte prêt du corps par dessus des sous-vêtements résistants au feu. 

On retrouve grosso-modo la configuration de la combinaison de 1954. Fermeture à glissière, poches de poitrine en biais, poches aux hanches et en bas des jambes. A noter que l'ensemble des poches sont munies de fermeture à glissière.

Grande nouveauté, la poche sur les fesses dénommée officieusement "poche AKK", les supports de bande patronymique et de grade sur le buste et la poignée d'extraction dans le haut du dos.

Cette combinaison va être utilisée au courant des années 1970 et 1980, avant de laisser définitivement sa place au modèle F1.

Au début des années 1980, la tenue modèle 1972 n'a pas pris une ride. Efficace et pratique, son seul défaut est son prix de revient. Coûtant 609 Francs (valeur 1985) à l'état, on hésite à la sortir pour "juste" aller manœuvrer. En février 1980 est donc décrite une nouvelle combinaison dite modèle F1 exclusivement destinée à l'entrainement. 

Confectionnée en toile de coton chevron polyester 210 non thermostable, elle est plus légère et agréable à porter que sa prédécesseure. On retrouve les 2 poches de poitrine et la fermeture à glissière de la combinaison modèle 1972. Pour le reste, les poches de hanche sont plaquées et "externes" et une poche à crayons se situe sur le haut de la manche gauche. La poignée d'extraction d'urgence a disparue, n'ayant pas lieu d'être.

Cette nouvelle combinaison d'exercice coûte 226 Francs (valeur 1985), 3 fois moins que celle de 1972. Du coup cette dernière n'est plus distribuée que pour les opérations extérieures.