Et si on faisait un tour dans les montagnes au cours des années 1990? Là aussi, ça change un peu des thèmes très courants en collection.
Bref dans ce domaine, peu de documentations... Donc vous me pardonnerez si je reste "un peu vague" dans les dénominations. L'objectif étant avant tout de défricher le thème et donner des idées de mannequin/tenue.
Chasseur alpin au 7 bCA - début 1990'

Le 7ème bataillon de Chasseurs Alpins est l'un des bataillons historiques de l'armée française. Créer dans les années 1840 en tant que bataillon de chasseurs à pieds, ce n'est qu'à partir de 1888 qu'il se spécialise dans le combat de montagne.
Présent sur tous les fronts au cours des conflits auxquels la France a pris part, nous reconstituons aujourd'hui la tenue d'un soldat en manœuvre au début des années 1990.
Pour ceux qui souhaitent plus d'informations sur le "7", je vous renvoie vers la fiche Wikipédia .
la tenue

Ci-dessous, présentée par Bobby, l'une des tenues régulièrement observée sur les photos des sorties montagne du "7". Elle se compose comme suit:
- casquette grand froid modèle 1968 dont les rabats couvrent les oreilles
- tour de cou en laine
- parka du modèle alpin
- gants
- pantalon en laine du modèle alpin
- chaussettes blanches montantes
- chaussures des troupe alpines
- guêtres F1
- l'ensemble par-dessus blanc: surveste, surpantalon et bonnet
Pour être complet, vous pouvez rajouter les effets suivants:
- caleçon long
- chemise F1
- pull type Commando

Du côté de l'équipement:
- ceinturon, brelage, cartouchières, pochette UC du type FAMAS
- sac de transport modèle 1963 du masque à gaz
- sac F1 Montagne ou sac à dos d'achat personnel comme ici
- raquettes réglementaires
- bâtons de marche
gros plan sur le sac F1 montagne

De taille et de conception similaire au modèle TTA, le sac F1 montagne s'en différencie par l'ajout de sangles de fixations et de plaques de renforts pour l'emport de matériel spécifique à la montagne, tels que piolet, skis, crampons et raquettes à neige.
Photos: Lajaille sur le forum Passion militaria
Baptiste Guyenot et Gaston Ladalle
Les photos du 7 BCA ont été trouvées sur la page Facebook du 7 BCA et sur le site copains d'avant.
Consultez ici l'agenda des reconstitutions historiques.
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Bonnet Christian (mercredi, 24 avril 2024 18:13)
Bonjour
Article très intéressant sur un bataillon qui m'est cher.
Je rajoute quelques remarques complémentaires sur la tenue illustrée par le chasseur accroupi dans la neige.
- La casquette Mle 1968 communément appelée casquette fourrée est une avancée confortable et chaude par rapport à l'ancien tour de cou porté en bonnet. Un inconvénient: les 2 rabats se ferment sous le menton par un velcro mais ne protègent pas le bas du visage comme le passe-montagne qui lui succèdera.
- L'anorak Mle 1972 (parka mle alpin dans l'article) remplace les anciens "anorack réversible" et "anorack général" qui s'enfilaient par la tête. C'est un bon article avec 2 poches de poitrine, 2 à la taille et une capuche. Les manches se ferment par une patte velcro. L'ouverture est complète avec une fermeture éclair protégée par un rabat fermant par velcro.
- Le personnage sur la photo porte des guêtres du fabricant "Millet". C'est le modèle du commerce en gris qui est fourni par l' intendance (puis commissariat). Sous la pointe avant de la partie basse un crochet vient se prendre sur le lacet de la chaussure. Sur le bord inférieur un lacet coulissant dans des œillets passe sous la chaussure assurant une relative étanchéité à la neige. Sur le modèle en photo le haut de la guêtre peut se serrer sous le genou par un lacet. Sur les versions postérieures le lacet sera remplacé par un câble métallique genre frein de vélo et le haut de la guêtre fermera par une bande élastique ( cf celles du mannequin).
- A l'époque de la photo, la chaussure de montagne est "la SM 64" qui a fait suite à la "SM 50". Son nom officiel est "Brodequin ski-montagne Mle 1964". C'est une chaussure en cuir très lourde, qui se veut mixte été-hiver donc assez moyenne en toutes saisons, particulièrement l'hiver.
- Les gants du chasseur en photo sont des gants personnels. En dotation il est équipé d'une paire de moufles fourrées (voir le mannequin) très chaude, utile quand on est statique et d'une paire de gants en laine bleue.
Cordialement
Gaston Ladalle (jeudi, 25 avril 2024 10:29)
Bonjour Christian,
Un grand Merci pour votre contribution qui compense parfaitement mon manque de doc et donc de précision sur les modèles d'équipement!
Au plaisir!
Gaston
Bonnet Christian (lundi, 29 avril 2024 18:53)
En complément du complément...
Le pantalon du modèle alpin est un knicker; pantalon de montagne s'arrêtant sous le genou d'où les chaussettes blanches montantes et les guêtres. Ce type de vêtement a été LE pantalon de montagne aussi bien pour les militaires que pour les civils de l'après guerre jusqu'au début des années 90 pour les premiers.
Certains exemplaires ont été recoupés par les maitres tailleurs dans les anciens pantalons skieurs en gros drap kaki. Solide et chaud l'hiver mais trop chaud l'été.
Un modèle spécifique a été mis en service vers 1980 avec une coupe plus près du corps dans un tissus plus léger. Une patte avec velcro permettait d'ajuster le bas du vêtement au tour de mollet en remplacement des bandes élastiques antérieures.
Les chaussettes blanches montantes dites communément "bas blancs" sont confortables et chaudes. De mémoire les tailles allaient de 2 en 2 pointures: 38-39, 40-41, 42-43, etc..Un fil de couleur sur le dessus des orteils servait à repérer les tailles: rouge pour 40, violet pour 42, etc.
Pour terminer une remarque sur le sac à dos Mle F1 (celui au 1er plan avec des chasseurs en tenue de sport). Outre ce qui est dit dans l'article, ce qui le différencie du Mle TTA est l'extension qui permet d'en augmenter le volume. Une pièce toile haute de 30 cm environ est cousue sur le rebord haut du sac. En position normale elle est rabattue dans le sac et dépliée au besoin. Il y avait donc à demeure 2 systèmes de fermetures du sac par un gros lacet coulissant dans des oeillets; un pour le sac en position normale et un au bord de la rallonge. De plus la poche supérieure pouvait se déclipser et se repositionner sur 2 grosses pressions et couvrir le sac en version rallongée.
Pour info: il est étonnant de voir la cordelette rouge fixée sur le côté du sac. Il s'agit d'une cordelette à avalanche, vieux système de sauvetage, remplacé dans les Troupes Alpines dès 1976 par un DVA (Détecteur de Victime d'Avalanche). Les tiges métalliques verticales sont les éléments d'une sonde à avalanche.
Cordialement
Xavier (lundi, 31 mars 2025 13:42)
Bonjour,
Merci Gaston Ladalle pour cette page sur l'équipement des Chasseurs (Alpins) dans les années 90.
Je rajouterai un complement que j'espère aussi complet que celui de Christian Bonnet.
Comme dans la majorité des bataillons/regiments de l'armée de terre les BCA avaient une tripotée de tenues : de defile, de travail, de combat, de quartier, de chalet, des punis, etc. Toutes étaient une variation de l'autre sauf, bien sur, la tenue Solferino reservee pour les grandes occasions divisionnaires et bataillonnaires : Sidi Brahim, la St. Bernard de Menthon et la fete nationale. La tenue de combat blanche (au BCA appellee draps blancs) était réservée aux éclaireurs de la Section de Renseignements lors des defiles. C'était bien sur une version nickel chrome jamais portée sur le terrain, donc toujours plus blanche que blanche. Celle portée par tous les chasseurs sur le terrain comportait toute les variations de blancs, gris et au jaune en passant par le marron et la couleur ambrée de la sève des sapins !
Les annes 90 sont très interessantes car c'est le moment ou les articles d'uniforme étaient multiples car c'était la période de transition vers un uniforme plus efficace (introduction du micro-pore) et, bien sur, du camouflage centre Europe.
- la Tarte : le couvre chef des chasseurs. Avec le pipolaki (voir plus bas) c'est ce que le chasseur porte le plus souvent. Elle le suit telle son ombre. Seuls les punis ne la porte pas. Meme en manoeuvre, au repos, elle est portée.
- le pull bleu marine type wooly bully de nos voisins britanniques (aussi appelle pull commando) : le meilleur ami du chasseur et le grand incontournable. Epaulettes sur patch aux épaules, au coudes, col en V ou ras du cou, melange laine et acrylique ou des fois pur laine, Il était accommode a toutes les sauces : tenue de travail, de quartier, de montagne, de chalet. En gros surement l article le plus utilise du paquetage d'hiver avec la paire de rangers et de Koflach.
- le Soulier de montagne - brodequin ski-montagne (la SM) : pour l été seulement. Des les premieres neiges les chaussures a coque plastique la K2 ou la Koflach (modele Para) la remplaçait. Comme Christian le mentionne, ces dernières éliminaient le manque de precision sur les fixations de ski a l'époque de marque diverses : Silvretta (comme l'armée Suisse), Tyrolia et Emery (qui a l'époque fabriquait aussi les meilleures fixations de snowboard...). Les skis sont des Dynastar.
- l'anorak 72 : des le deuxième semestre 1993 les stocks de cet article sont renvoyés au 27eme RCS de Varces pour la reforme. Bizarrement, au bataillon (13) il n y a pas eu de remplacement en masse immédiat. Les sections se procuraient soit :
1. le K-Way fourre : fermeture éclaire totale, deux poches extérieures, une intérieure, capuche, lacet de serrage a la taille, non respirant mais très chaud - ideal en igloo, en stationnaire, pour les premiers 300m de grimpette, en transport motorise. Se rouler relativement "petit" pour l époque
2. la parka micropore : couple plus ample que le precedent (1) MAIS avec une pelure intérieure amovible, ce qui enflait remplaçait l'anorak 72. Néanmoins, son poids et l'espace occupe une fois pliée/roulee dans le sac en faisait un enfer pour le chasseur. Elle est bien plus efficace que la parka precedente plus longue et peu pratique en montagne.
3. La précédente (2) sera remplacée par la combinaison : veste gore-tex + polaire. Néanmoins, le problème d'espace sera toujours le meme. La polaire prenait un place astronomique. La veste était plutôt pas mal avec un cou haut, une coupe ample pouvant accommoder le brelage en dessous et les compléments de rations (un avantage des BCA - barres chocolatées, bonbons, nougats, boissons lyophilisées avec vitamines et hydrolyses, pates de fruits, etc.) dans les poches. Le truc énervant : les lacets de serrages au cou et a la taille qui se baladaient de partout car très (trop) longs ! Poche de poitrine géniale car, enfin, on pouvait y mettre une carte sans la plier des milliards de fois !!!.... et FINALEMENT, elle était aussi vraiment impermeable a 100%...
Xavier (lundi, 31 mars 2025)
Suite :
- les gants : comme mentionné une paire en laine bleue et une paire de moufle fourree ET avec index supplémentaire pour le tir. De plus, elle montaient a mi bras garantissant une bonne garde contre la neige.
- le passe montagne : Il remplace bien avant 93 (plus de stock au bataillon) la casquette fourree comme Christian la écrit. l'autre meilleur ami du chasseur. De marque française Pipolaki il faisait office de cagoule et de casquette chaude (une fois le cou remonte). Un melange de laine et d'acrylique il est traite anti-mite permanent et bizarrement vient avec une couleur kaki dans un ton qui est le camouflage ideal en toute altitude au point ou, en manoeuvre de combat et en altitude, on ne porte plus le casque avec salade mais le "Pipolaki". Je me demande si cela avait été volontaire ou juste un coup de chance faramineux de l'Intendance. De plus il accommode parfaitement le casque d'alpinisme blanc (voireci dessous)).
- Equipement montagne : Millet, Simond, Petzl, Charlet-Moser pour tout ce qui est "hardware" : mousquetons, piolets, crampons, descendeurs, broches, casque d'alpinisme, etc. et autres équipements tels que baudriers, guetres, lampes frontales, cordes, batons de ski télescopiques, etc.
- la pelle a neige : courte et en alu. Le manche en bois se dissocie facilement de la partie alu. Certaines arrivent en surplus, rarement.
- le sac a dos : modele F1 montagne tel que décrit et illustre sur la page et dans les commentaires. Neanmoins, il faut noter que le sac a dos MILLET illustre sur l'avant dernière photo du mannequin est arrive, au moins au 13 - Quartier Roc Noir -, en hiver 1993 et distribué a la SR comme test jusqu'en 1994. Il est notamment un peu plus impermeable, a un dos réglable, un volume plus modulaire (compression) et une partition inférieure indépendante. En gros une bonne avancée sur le F1 qui, néanmoins, restera un favori ferme meme après l introduction du MILLET. Le F1 a moins de sangle qui se trimballent, n'a pas de fast-clips en plastique qui casse et, surtout, de fermeture eclair qui risque de foirer laissant un sac a dos "en deux".
Comme l'a ecrit Christian la patellette supérieure du F1 est en fait plastifiée au revers. Cela est la continuation des anciens cas a dos (Millet aussi) en toile dont la couverture supérieure était traditionellement cirée afin de la rendre impermeable et de protéger (un peu) le sac en dessous (d ou l un des surnoms de alpins : les vitriers). Au 13, des la premiere sortie des classes tout le monde retournait la patelette et la laissait ainsi été comme hiver.
- le sac de couchage : en general le nouveau venu de forme trapezoidal avec ouverture ventral faisait très bien l'affaire en igloo, en chalet et n'importe ou ailleurs. Con inconvénient : volumineux. Il était souvent remplace par un "perso" par ceux qui pouvait se le permettre.
- la tenue JO : Conçue pour habiller le personnel des Alpins qui seront au différentes ceremonies des Jeux Olympiques d'hiver d'Albertville. Entierment bleue marine. Superbe veste et salopette. Elle devient la tenue de garde d'hiver (la veste au moins) des sentinelles de l'EMHM et de montagne de la compagnie des sports. J ai vu certains officiers supérieurs (commandant au dessus) utiliser la veste lors de sorties officielles l hiver, très rarement. Elle avait bien plus de gueule que les manteaux, c'est sur.
- les effets personnels : En général, au 13, l'encadrement était très tolerant de ce que les appeles et engages pouvaient remplacer par des effets personnels a partir du moment ou la couleurs, ton et aspects étaient similaires a l'article TTA. En gros un duvet marron n était pas un problème mais des gants jaune et rose fuchsia degre7 pas vraiment. Meme le sac a dos type Berghaus type Saracen ou Vulcan voire meme le Lowe Alpine type Vector faisaient l'affaire sans déranger personne. D un autre cote, un T-shirt ou polo manches longues graphique Oxbow ou Quicksilver pour dormir au chalet ou en igloo ne faisait tiquer personne.
Des la mi-1994 le camo centre Europe arrive au bataillon (13) qui fournit du personnel pour la FORPRONU et qui en sera entierment dote. Bien que ce n est pas la première fois que du camouflage centre Europe arrive, c'est lors de cette période que ce camouflage fait apparition au bataillon lui meme. Cela commence avec la parka/polaire puis avec les equipements d'hiver (salopette/bib) et ensuite l'habillement general. Au bataillon tout le monde trouve ce camouflage "mytho" et ne remporte guère de votes de confidence.... de toute façon on garde "nos" knickers, nos pipolaki, notre cher pull bleu marine et notre tarte donc...
Xavier (mardi, 01 avril 2025 19:42)
Suite
Re : le sac F1 montagne. Comme le F1 "normal" ia une cheminee afin de ralonger son volume. Neanmoins, en plus des renforst comme mentionne ci dessus il a aussi deux sangles de chaque cote afin d y attache les skis de rando (comme illustre).
Aussi :
- Lunettes glacier : CEBE ou Bolle avec cache amovibles. Montures noires avec crochet courbe pour les oreilles et lacet de suspension.