Dans le cadre de l'article sur la trousse de toilette et la présentation au public d'objets de la vie quotidienne en reconstitution historique, nous avons dores et déjà fait un gros plan sur les boites de crème emblématiques de la marque allemande Nivéa. Pour continuer sur cette lancée nous survolons ici les produits solaires de la marque. Bien entendu, tout comme pour les poudreuses ou boites de crème, nous nous arrêtons aux années 60... après la gamme s'étoffe trop.
La crème Nivéa telle qu'on la connait encore de nos jours est née en Allemagne en 1911.
C'est un pharmacien, le docteur Isaac Lifschütz, qui mit au point cette crème hydratante, soyeuse et blanche comme neige. Son nom vient d'ailleurs du mot latin nivis, qui veut dire neige.
A son lancement en France en 1932, uniquement 2 produits sont commercialisés. Crème en pot et crème liquide en flacon. A partir de 1936, la gamme solaire est lancée, c'est cette dernière que nous abordons ici.
La crème Standard, véritable crème " à tout faire" est vantée dans les publicités pour protéger la peau des ardeurs du soleil. Néanmoins, soucieuse de développer sa gamme, la marque allemande étudie les effets du soleil sur la peau et lance en 1936 l'huile solaire, premier véritable produit solaire de la marque.
L'huile n'étant pas forcément appréciée par l'ensemble des utilisateurs, une crème "solaire" est également développée. Fin des années 1940, début 1950 (en l'état actuel des connaissances, impossible de dire quand exactement) une crème solaire au positionnement clair est mise sur le marché. Positionnement clair mais de niche, la crème pour la haute montagne.
Les caractéristiques de cette boite: format moyen de 76 mm et 14 mm d'épaisseur. Référence numéro 31 (dans la continuité du référencement français des boites de crème standard). Fabriquée par les établissements F. Vinatié de Bordeaux, l'adresse de la parfumerie Nivéa se situe à Saint-Maur ce qui date cette boite d'après 1952.
Ci-dessous l'emballage carton dans lequel a été trouvé la boite ci-dessus. Le message n'est pas le même que sur la boite. Sur l'emballage il s'agit de la "crème Nivéa solaire cure de beauté" alors que sur la boite en aluminium c'est la "crème Nivéa spéciale haute montagne".
Au bas du dos de l'emballage est noté le prix, 200 Francs. Cela situe cette boite après l'année 1956, date à laquelle la boite est vendue 180 Francs (cf. publicité ci-après) et avant 1960 et le passage au nouveau Franc (boite à 2 NF).
Voici maintenant la boite qui devrait logiquement prendre place dans cette boite carton. Le pot porte dorénavant la mention "crème solaire" sans plus.
D'après les publicités suivantes c'est à partir de 1957 que le positionnement "haute montagne" est abandonné au profit d'un message destiné à un marché plus large.
Les stocks de boites en aluminium pré-produites sont néanmoins utilisés jusqu'à épuisement, d'où la présence d'une boite "haute montagne" dans un emballage "crème solaire".
La crème solaire en tube apparue à la même période est commercialisée parallèlement à la boite. A noter qu'elle présente elle aussi les rayons de soleil stylisés.
Avec le lancement de la crème solaire liquide, le design des contenants est retravaillé. Ci-contre le logo Nivéa apparaît dorénavant dans un ovale.
Le pot de crème a dû être adapté dans la foulée, fin des années 1950, début 1960.
Ci-dessous la nouvelle version de la boite de crème solaire. La référence est toujours la même, n° 31. Le logo Nivéa est dorénavant dans un ovale. Les rayons de soleil stylisés sur le pourtour de la boite ont disparu.
La crème haute montagne ne disparaît pas pour autant... ou réapparait plutôt. Dans les années 1960 son positionnement devient très clair, une montagne est maintenant apposée sur l'emballage.
A noter le changement de référence, dorénavant numéroté 30 et non plus 31.
C'est à partir de 1936 que Nivea se penche plus particulièrement sur les effets du soleil sur la peau. Jusqu'à cette date c'est la crème "standard" qui fait office de protection solaire.
L'huile solaire Nivéa arrive ainsi en France et tout comme pour le pot de crème, le design du flacon "français" est bien différent de son homologue allemand.
Le flacon fait 9cm de haut (la version allemande mesure 9.5cm de haut) et à une forme qui le rend plus aisé à tenir en main, surtout lorsque celles-ci sont pleines d'huile!
Dans les années 1930, tous les produits de la gamme Nivéa disposent d'une référence chiffrée. Cette nomenclature est dans un premier temps du type allemand, c'est à dire à 3 chiffres. Ultérieurement ces références du type allemand évoluent pour un référencement à 2 chiffres, propre aux marchés export, c'est à dire autre que l'Allemagne.
Le flacon français d'huile solaire à la référence 340, ce qui laisse à penser qu'il a été référencé en même temps que l'huile allemande qui porte la référence 341.
Par la suite l'huile prendra la référence n°44.
Le prix de vente indiqué sur le flacon augmente régulièrement, 10 Francs en 1937, 12 Francs en 1938 (cf. publicités ci-dessous). Le flacon en photo ci-dessus affiche un prix de 120 Francs. Il date sans aucun doute des années 1950 avant le passage au nouveau Francs.
Ci-contre sur cette publicité de 1950 le flacon et son étiquette sont toujours les mêmes qu'en 1936.
Les années 1950 vont voir apparaitre un nouveau produit solaire, plus agréable à appliquer que l'huile, la crème solaire.
L'huile solaire ne disparait pas pour autre de la gamme, elle est repositionnée et s'adresse aux "peaux sèches".
Au courant des années 1950 est mise sur le marché la crème liquide solaire. Nouveau par sa consistance, il ne s'agit ni plus ni moins que de la crème en pot sous forme liquide. Il est ainsi plus aisée d'appliquer la crème sur les jambes et le corps avant le bain de soleil. Les premières publicités observées vantant cette crème liquide datent de 1956. En l'état actuel des connaissances, difficile de dire si elle est apparue plus tôt sur le marché.
Commercialisée en flacon de verre, il existe 2 tailles, un grand et un petit. Leurs prix, d'après les publicités présentées ci-dessous (petit flacon/grand flacon):
1957: 240 Frs/340 Frs
1959: 315 Frs/430 Frs
1960: 3,15 Frs/4,30 nouveaux Francs
Publicités de 1956 à 1960, le flacon reste le même.
Au cours des années 1960 le flacon évolue et passe du verre au plastique.
Gaston Ladalle
Droits réservés. Pour toute reproduction de l'article, même des extraits, merci de me contacter.
Sources: sites Internet Nivéa et Beiersdorf, publicités dans les magazines et journaux trouvées sur Galica, Limedia, Retronews et Rosalis.
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"Celui qui se perd dans sa passion perd moins que celui qui perd sa passion" Augustin d'Hippone, philosophe (354-430)